Tout commence...
... par un fantasme.
"Je me dois de souffler un peu,
Dans mon monde l'air se raréfie.
Plus monte le chemin tortueux
Et plus je me cherche un abri.
Qui m'aime donc à part moi-même
Alors que j'ai tellement donné
Du sang qui coulait dans mes veines ?
Toute cette force évaporée...
Et les vampires s'en contentent,
Si fiers d'avoir autant sucé,
L'âme du loup qui les enchante
Et qui les fera déchanter
Oui, j'aimerais me réfugier
Dans cet abri vide et lugubre.
Si tu me cherches, j'y serai.
Je me fous de la solitude.
Dans cette infime partie de moi,
Perdu entre Amour et Raison,
Je sais qu'un jour tu partiras
Ô toi, l'objet de ma passion.
Je t'attendrai au fond du bois,
Au bord du gouffre s'il le faut,
Moi qui voulais être ton Roi
Je n'ai été que ton Bourreau.
Est-il bon encore de croire
En tout ce qui paraît sincère
Alors qu'on viole notre gloire
Et que l'on brise tous nos pairs ?
Mais ce désir, toujours rampant
De me retrouver dans tes bras,
Sentir tes ongles pénétrant
Jusqu'à mon cœur, pourtant si las.
Et les frissons te parcourant,
Tandis que je joue sur ta peau,
La mélodie de ces amants,
De tous les airs, le plus beau.
Et je m'attendris dans tes chairs
En revivant toutes ces choses,
Et du fond de mon cimetière
Commencent à renaître les roses.
Des catacombes monte la voix
De l'enfant qui y est enterré,
Celui que je fus autrefois
Celui qui t'a toujours aimé.
Il était seul et humilié
Au point d'en perdre son sourire,
Et durant tellement d'années
Peu à peu je l'ai vu mourir.
Tu fais ma joie, et mon malheur,
Parce que je t'appartiens toujours.
Et toujours, d'efforts en erreurs
Je ne peux que rêver le jour,
Où enfin je l'aurai trouvé
Cet homme que j'aurais dû être,
A ce moment je sortirai
Et réglerai toutes mes dettes.
Je sais que la vie changera,
Je n'en suis pas à ses débuts,
Et mon poing sanglant montrera
Que je ne peux être vaincu."